Appelez-moi Lorca Horowitz – Anne Plantagenet

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LorcaHorowitz

« Appelez-moi Lorca Horowitz » est le dernier roman d’Anne Plantagenet, écrivain et traductrice d’espagnol. Elle est l’auteur notamment de Nation Pigalle (2011) et de Trois jours à Oran (2014), parus dans la même maison d’édition.

Je remercie les éditions Stock pour cette lecture numérique en avant-première.

Une fois n’est pas coutume, c’est le résumé du livre qui m’a convaincu de découvrir cet opus. Jugez-en par vous même: « Je voulais comprendre comment Lorca Horowitz avait mis en place son plan d’anéantissement sans éveiller le moindre soupçon, et avait osé monter une à une, sans jamais reculer ni même hésiter, les marches qui la menaient droit à son crime. Je voulais comprendre pourquoi elle l’avait fait. Mais surtout en quoi cela me concernait, me touchait. Qu’avais-je à voir là-dedans ? »

Mais qui est donc cette mystérieuse Lorca Horowitz? Qu’a-t-elle donc fait? Il y a un grand attrait psychologique dans ces quelques lignes… La belle couverture choisie par l’éditeur nous donne une première réponse: une personne libre, excentrique, extravagante…

« Le bonheur diminue à mesure que la vérité augmente »

Durant un peu plus de 210 pages, au moyen de chapitres courts, l’auteur alterne entre la vie de secrétaire de Lorca chez Perales, un couple d’architectes de Carmona, en Espagne, racontée par l’héroïne elle-même et l’enquête du narrateur. Ce procédé est assez habile pour maintenir le mystère et surtout entretenir une atmosphère assez malsaine, pesante… La brièveté des chapitres permet la dynamique du récit. Elle maintient également l’intérêt et l’attrait du lecteur.

« A côté de toutes les jeunes filles conquérantes, plus que présentables, qui lorgnaient la place, certaines venues spécialement de Séville, dûment recommandés, avec ascendance haut placée et bénédiction de l’Opus Dei, c’est moi qu’ils ont extraite du lot, Lorca Horowitz, trente-deux ans, soixante-douze kilos et demi, attifée comme l’as de pique les meilleurs jours, aucun lobbying en ma faveur. Une décision parfaitement incohérente. »

De jeune dactylo boulotte et mal dans sa peau à ses débuts professionnels, Lorca va radicalement évoluer. Elle imite et copie la femme Perales jusqu’à ce que cette dernière entre en dépression, détourne de l’argent du cabinet en très grande quantité, se rend indispensable et incontournable. Se rêvant riche et célèbre, elle n’a de cesse de dissimuler ou travestir la vérité afin de mener  grand train et arriver à ses fins.

« Et chez Lorca Horowitz, le ravissement de la personnalité n’avait pas pour but de dissimuler, ni de s’enrichir, ni de s’élever socialement, c’était en soi l’objectif à atteindre. Mais je persistais à penser qu’il y avait tout de même au fond des cartons consciencieusement rangés dans le grenier de l’étrange secrétaire une part du délire maniaque d’Hitchcock »

Le narrateur, lui, découvre l’histoire dans un fait divers sur le journal au moment du procès de Lorca et cherche à en savoir davantage à la fois sur l’affaire et le personnage . Plus on avance dans la lecture, plus le narrateur semble s’identifier à cette fameuse secrétaire de part sa propre expérience.

« Je connaissais bien aussi cette douleur de l’exclusion, pire encore, celle du cœur qui se brise et n’en finit pas de se briser, du cœur déjà en miettes et qu’on peut, aussi inconcevable et cruel que cela paraisse, réduire en morceaux toujours plus petits, car il faut de nombreux coups pour arrêter l’amour, il faut le tabasser à plusieurs reprises »

Au point même de se confondre avec l’héroïne… C’est une drôle de sensation. Cela en est même assez dérangeant.

« Je comprenais de mieux en mieux l’étrange secrétaire. Qui savait si, à sa place, je n’aurais pas agi de la même façon ? Il n’y a pas d’apaisement possible quand on aime passionnément un être qui vous trahit, quand on continue de l’aimer en dépit du mal qu’il vous fait »

Même si j’ai lu relativement rapidement ce roman, je n’ai pas pris plus que cela de plaisir et n’ai jamais réussi à rentrer totalement dans l’intrigue. Le style de l’auteur n’est pas désagréable mais certaines phrases trop longues, certaines constructions trop alambiquées m’ont dérangé et ont rendu la lecture moins fluide qu’elle n’aurait dû.

De plus, j’ai eu du mal et ai été déçu avec les dernières pages… Si le déroulement du livre est cohérent et plutôt convainquant dans sa construction, il m’a manqué une vraie fin…

Même si je l’ai terminé sans grande difficulté, je suis passé un peu à côté de ce roman et n’en garderai surement pas un grand souvenir…

3/5

Appelez-moi Lorca Horowitz – Anne Plantagenet
Editions Stock – 216 pages – Parution le 04/01/2016

Challenge-Rentrée-littéraire-janvier-2016

3 Commentaires

    • Le genre de roman sur lequel on accroche ou sur lequel on reste sur le bord du chemin je pense; J’ai lu des chroniques très bonnes dessus depuis que j’ai écrit la mienne…

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