Grand lecteur, il m’arrive de quitter les romans « traditionnels » pour découvrir des auteurs indépendants et auto-édités. Ce n’est pas toujours forcément couronné de succès…
Toutefois, quand Anais W. m’a proposé son oeuvre en avant-première, je n’ai pas réfléchi longtemps car le sujet me parlait et j’étais impatient de voir comment elle l’avait traité.
« Kalinda était une ombre, parfois palpable, parfois intouchable, elle était mystérieuse à volonté, elle donnait des informations au compte-gouttes comme pour s’assurer qu’il n’allait pas poser trop de questions… »
Autant vous le dire de suite, L’espoir au corps ne fait pas partie de cette catégorie des déceptions auto-édités pour moi. J’ai beaucoup aimé.
C’est un roman très bien écrit, entraînant et bien mené, le style de Anaïs W. dégage une maturité certaine pour une jeune auteur. Cela en devient addictif et on se surprend à tourner les pages à vitesse grand V.
Bien sur, l’auteur n’est pas « professionnelle ». J’ai trouvé quelques petits défauts. Ainsi, la mise en place est selon moi trop longue. Ce début très lent nous donne envie de pousser Kalinda, de lui crier « allez avance, ose! » (et cela agace…) et puis à contrario la fin est beaucoup trop rapide. Je suis resté un peu frustré…
« Kalinda leur donnait tout ce qu’elle avait, comme toujours, mais ça n’effaçait pas la souffrance cachée derrière ce quotidien. Si les enfants s’attachaient autant à elle, c’est qu’ils n’avaient rien d’autre. elle était leur repère, leur sœur, leur mère et leur père. Cette réalité se rappelait à elle à chaque instant »
Les personnages sont attachants, qu’ils soient principaux (Daniel et Kalinda) ou secondaires à l’histoire d’ailleurs. Ils sont tous très humains, véritable marque de fabrique de l’auteur. C’est ancré dans la réalité, on connait tous un Daniel ou une Kalinda autour de nous avec ses forces, ses faiblesses, ses peurs et ses doutes, mais aussi ses points forts et ses défauts. Ce réalisme est remarquable.
Enfin, sans parler de l’intrigue que je vous invite véritablement à découvrir, les thèmes sont durs: la mort est au centre de tout. Le deuil et le VIH, loin d’être évident à traiter! La vie, l’espoir, y croire coûte que coûte, voila le message certainement de cet opus. Le tout avec deux acteurs vraiment antinomiques dans leur idée et comportement face à la mort. On voit vraiment que l’auteur a fait beaucoup de recherches sur les sujets, a du beaucoup consulté. Du coup, bien informée, elle a parfaitement su mener sa barque. C’est marquant, touchant, souvent émouvant…
« Liliane pensait malheureusement que ce type de relation était voué à l’échec. Ce qui l’inquiétait surtout était de quelle hauteur sa petite fille allait tomber. Valait-il mieux mettre un terme à l’espoir maintenant ou dans plusieurs semaines, ,quand Kalinda serait éperdument amoureuse? En repensant à la joie mal dissimulée de sa petite fille lorsqu’elle lui avait parlé de Daniel la première fois, sa grand-mère eut peur que le mal soit déjà fait »
En conclusion, je dirai que c’est un livre de combat, c’est un livre qui vous agrippe, vous prend aux tripes et vous oblige à réfléchir tant il bouscule.
Une belle réussite que je vous encourage à découvrir.
Surtout pour ce prix la…0,99€!, pourquoi hésiter! Acheter le ici (et oui je fais des liens vers Amazon… l’exception qui confirme la règle! une fois n’est pas coutume…)
Je vous garantis de bons moments de réflexions et de lecture.
4/5