J’avais été séduit par son premier roman, le Fil. J’avais donc hâte de retrouver en cette rentrée littéraire la plume de Sophie Lemp.
Je remercie Allary Editions et NetGalley pour la lecture numérique de Leur séparation.
« Parfois j’ai envie de confronter ma mémoire à celle des autres. Interroger ma mère, ma tante, une amie d’enfance. Ce dont je me souviens s’inscrit-il dans la réalité de ce qui a été ? Mais très vite, je renonce. Les carnets et les photos suffisent. Ne pas chercher à être au plus près de ce qui a eu lieu mais de ce que j’ai vécu. »
Je ne peux attendre : Quel régal ce livre ! J’en ai eu la certitude dès les premières lignes… et eu la confirmation par la suite que Leur Séparation était une pépite à ne surtout pas rater lors de cette rentrée littéraire!
Continuité… c’est le premier terme que j’emploierais pour parler de cette œuvre. On retrouve en effet les mêmes « ingrédients » qui ont fait le succès de l’auteur. Cette fois, elle nous parle de ses parents et de leur divorce lorsqu’elle avait dix ans, après nous avoir témoigné son amour pour sa grand-mère (que l’on a plaisir à rencontrer de nouveau ici aussi). Comprendre, Accepter, se reconstruire,… quand on est jeune ce n’est pas évident. Quand on « vieillit », l’est ce davantage ? Se reconstruire ou se construire ? Comment faire en sorte que cette blessure se referme et cicatrise ?
Sophie aborde ce thème 30 ans après avec beaucoup de pudeur, de sensibilité, d’émotions. Elle nous transmet sa vision de petite fille de l’époque avec son écriture d’adulte de manière magistrale, tout en retenue. Etant très sensible et ayant un côté féminin développé parait-il, je ne pouvais qu’accrocher à la douceur s’échappant de ces pages. La douleur de la vie contrebalancée par le bonheur de la poésie. La culpabilité, les souvenirs, tout est si simple, si fluide, si pudique et à la fois si généreux et expressif.
On a l’impression que l’on parle et pas qu’on lit tant on s’identifie facilement aux propos.
Et tous ces souvenirs, ces douleurs, ces espoirs et ces déceptions, ces joies et ces peines…
« Aujourd’hui, je parle à mes filles de mon petit vélo rouge, leur chante Le petit ver tout nu, leur explique comment jouer à l’attrape-doigt ou leur demande de me gratter le dos, comme quand j’étais petite. Mais, surtout, j’écris. »
L’autre point fort de cet ouvrage est le style. C’est si bien écrit, aux mots subtilement choisis, aux successions de phrases mélodieuses et poétiques. Que de douceur, que de rimes… On baigne dans une atmosphère protectrice et sereine, voluptueuse et rassurante.
Comme pour son précédent opus, je suis littéralement sous le charme!! A en ralentir la fin de lecture tant je ne voulais quitter ce témoignage… à regretter le faible nombre de pages (une petite centaine)… mais tellement heureux d’avoir vécu ce moment marquant. Je ne suis prêt d’oublier Leur séparation.
Je recommande très fortement vous vous en doutez. Merci Sophie pour ce moment. Foncez chez votre libraire préféré, vous ne le regretterez pas.
5/5 COUP DE CŒUR !
On a presque l’impression, dit comme ça, que ça va raconter une séparation heureuse et en douceur… N’y a-t-il pas plus de douleurs dans ce roman que votre chronique ne le suggère ?