Rencontre Babelio avec Jean Marc Souvira

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Jeudi 5 Novembre, à l’invitation de Babelio, j’ai eu la chance de rencontrer, avec une vingtaine d’autres chanceux, Jean Marc Souvira dans les locaux de Fleuve Editions et de repartir avec son dernier ouvrage, les Sirènes Noires que j’ai chroniqué ici, dédicacé.

Merci à Babelio, à Jean Marc Souvira et à Fleuve Editions pour ce très bon moment.

Le rendez-vous était fixé à partir de 18h30 au 12, avenue d’Italie dans le 13ème arrondissement de Paris. Arrivé vers 18h15, je suis accueilli par un représentant de Fleuve Editions qui m’offre la version définitive du livre, un rafraichissement ainsi que des gâteaux ou des bonbons. Nous sommes choyés!

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Il me présente également à l’auteur avec qui j’entame en tête à tête une petite discussion à bâtons rompus. Celui-ci se montre d’emblée très disponible et répond sans langue de bois à mes questions et autres observations. Il m’explique entre autre qu’il est très attentif aux commentaires des lecteurs et qu’il aime bien nous rencontrer. Ce premier contact est des plus prometteurs quant au déroulé de la soirée.

Vers 18h45, Pierre Krause, animateur Babelio de la soirée, nous invite à rejoindre la salle réservée pour l’entretien.

Après les traditionnelles présentations, l’auteur et son dernier ouvrage, Jean Marc Souvira nous explique qu’il lui « est impossible d’écrire s’il n’a pas le titre« . Pour lui, « le titre est une ligne conductrice ». Il n’utilise jamais de titre provisoire.

Le titre « Les Sirènes Noires » est une pure invention de sa part. Il le trouve poétique, triste mais joli. Ce titre s’est imposé à lui.

Les Sirènes Noires a été écrit en sortant de l’OCRGDF (Office central pour la répression de la grande délinquance financière). Il renferme des réalités qu’il a professionnellement connues durant 4 ans, notamment durant ces nombreux voyages en Afrique. « Je me suis aperçu de l’endoctrinement des jeunes femmes, à l’instar de Stella dans mon polar. On me disait: toi tu vas voir le docteur, nous on va voir le sorcier. Cette magie est réelle, les filles ne veulent pas parler ou rentrer chez elles si le sorcier n’a pas rompu le sort ». Ça fait froid dans le dos…

De même, les faits narrés sur les albinos dans les Sirènes noires sont complètement basés sur le réel. Bien entendu, « ils sont romancés et je m’interdis d’écrire et de parler de tout ».

Pourquoi y a t il plusieurs enquêtes mêlées dans les Sirènes Noires?

« Tout simplement car j’ai voulu raconter la réalité d’un chef de service de la Criminelle. C’est différent par rapport au roman classique où le plus souvent on ne trouve qu’un seul méchant. Nous étions 80 pour 530 affaires judiciaires, dont 10 d’importance. On avance frontalement sur chaque enquête et on jongle entre elles. C’est ce que j’ai voulu montrer dans le livre. C’est un parti pris volontaire de ma part de faire aboutir certaines enquêtes et d’en laisser certaines dans l’impasse dans le livre. »
« J’ai un souci de réalisme important dans mes polars. Ce qui me guide inconsciemment, c’est le réel. Je suis trop marqué par mon métier et sa rigueur ». « Les policiers ont toujours recours à des hommes de l’art (bijoutier, antiquaire, expert de coffre fort, de peintures, …). D’où le personnage de Le Carme dans les Sirènes Noires. Par contre, je n’ai pas vu arriver qu’il avait tué sa femme ».

Comment on écrit ce mélange?

« Ça se fait au fil de l’écriture. J’ai 3 enquêtes au départ et je ne sais pas comment je vais les faire aboutir. Toutes mes histoires sont écrites de front. Je me planterais si je transposais des parties et surtout je perdrais des choses en route. L’écriture se fait au fil de l’eau. Je pars d’une construction approximative que j’avance petit à petit. J’écris la nuit. Quand je vais m’attaquer à des faits d’importance, je m’arrête et vais dormir car il est impossible d’aller à la bataille sans ressources ».
« Dans les Sirènes Noires, je voulais sauver Stella, je voulais montrer l’ADN de contact et les progrès scientifiques, comment on peut résoudre une énigme à postériori. Mais je n’avais pas la fin ».

Et quand je lui demande quand est ce qu’il sait qu’il a alors terminé son bouquin, sa réponse fuse avec un grand sourire « quand je n’ai plus rien à dire ».

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Je reprends la parole en constatant qu’il y a de plus en plus de « vrais policiers » qui écrivent. Comment l’explique-t-il? Est ce qu’il a eu des reproches de sa hiérarchie? Est ce qu’il lit les collègues? Est ce qu’il lit les polars d’autres?

« J’avais un regard critique sur les écrivains de polar non-pro au début. Depuis que j’écris personnellement, je ne l’ai plus. On lit les bouquins de Connelly par exemple en se disant que c’est bien. »
« Je n’ai jamais eu de reproches de la hiérarchie. J’utilise les faits réels dans mes bouquins mais je les modifie. Par exemple, dans le Magicien, le méchant était une combinaison de 4 personnes réelles que j’ai arrêtées. »
« La plupart de mes livres, c’est ma vie, mon œuvre dans la police. Je ne pense pas qu’on se fasse de la pub mais plutôt qu’on est sur une génération de policiers lecteurs, qui aiment le cinéma. On s’affranchit des structures, des tutelles et des censures en écrivant. On capitalise du vécu ».

Comment a t il commencé à écrire?

« J’ai décidé d’écrire sur un coup de gueule à propos de l’image du flic français: c’était le simplet de base ou le trash à la Olivier Marchal. J’ai été trainé dans la boue dans une enquête parce que j’ai refusé de donner une interview. Un reportage de France Info m’a alors massacré. En rentrant chez moi, je me suis mis  à écrire. Il en est ressorti 40 pages, l’histoire de Go Fast qui deviendra plus tard un film dont j’ai écrit le scénario. »
« Mais on est contraint par un scénario, il vous appartient sans vous appartenir, et surtout c’est en acier. Ça doit être bref, au rasoir. Cela ne me convenait pas, d’où l’envie d’écrire autre chose, plus longuement. C’est ainsi qu’est arrivé le magicien, le premier roman des aventures de Mistral ».

Ses projets?

« J’ai participé à l’écriture de la 4ème saison de Braquo avec Abdel Raouf pour apporter une dose de crédibilité dans ce western un peu fou. J’y ai pris énormément de plaisir. »
« Je suis en train d’écrire un 4ème roman dont le titre d’ailleurs m’a beaucoup aidé à poursuivre. Il n’y aura pas Mistral. Ce serait plutôt un thriller mais je n’en dirai pas plus. Peut être que j’utiliserai alors un autre procédé narratif qui ne sera pas obligatoirement le je »
« Je reviendrai peut être à Mistral par la suite on verra. Dans le 1er roman, il est lisse. Dans le second, il gagne en aspérité. Dans le dernier, il est dur avec sa hiérarchie et il renverse la table. Besoin d’une pose avec lui ».
« Non je n’ai pas de projet collaboratif avec d’autres policiers écrivains car on voit la police différemment. »
« J’ai plein de projets mais je ne sais pas encore lesquels je mènerai à bout. »

1h plus tard, il est l’heure de la séance des dédicaces avec un auteur toujours aussi abordable et chaleureux.

Après avoir remercié Pierre pour sa parfaite animation de la rencontre et le représentant de Fleuve Editions pour son accueil (je n’ai d’ailleurs pas reçu le mail que je devais avoir…), il est temps pour moi de reprendre les transports en commun parisiens et de rentrer heureux sur Bordeaux.

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