Le Gambit du Renard – Yoon Ha Lee

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Après une très belle découverte le mois dernier, j’ai décidé d’innover avec Le Gambit du Renard de Yoon Ha Lee. Pour poursuivre mon partenariat avec les éditions Denoël, J’ai en effet opté de sortie de ma zone de confort de lecture.

Je remercie Clémence et les éditions Denoël pour l’envoi du livre et leur confiance.

Publié dans la collection Lunes d’encre, Le Gambit du Renard est le premier tome d’une trilogie de Science Fiction, Fantasy, genre qui ne m’attire pas et que je ne lis généralement pas. Mais ne dit-on pas, seul un imbécile ne change pas d’avis ?

La chronique va donc être plus axée sur mon ressenti de lecture que sur l’intrigue en elle-même, j’espère que vous ne m’en voudrez pas.

La première chose que je souhaiterais mentionner, c’est que ce n’est pas un livre facile d’accès pour un novice du genre. Très très loin de la même. J’ai eu beaucoup de difficultés à comprendre les premiers chapitres (les Kel, les Shuos, les Nirai, l’Hexarcat, …), la signification de certains mots, à ne pas me perdre surtout dans les personnages, les lieux, les faits… Il s’adresse plutôt à des lecteurs aguerris de SF c’est certain. Il vous faudra donc être attentif et concentré pour répondre à l’exigence de l’espace si différent de celui dans lequel nous vivons.

Néanmoins, j’ai persévéré et finalement, le deuxième point est que j’ai terminé l’ouvrage sans « trop » de difficultés. Mieux, à la lecture de la dernière phrase, je n’ai eu qu’une envie : continuer avec le tome 2 ! Certes, j’ai mis davantage de temps qu’à l’accoutumée, mais j’ai pris du plaisir. Et pourtant, rien n’est simple tant l’auteur prend plaisir à brouiller les pistes, à mélanger les points de vue, les époques… Il faut réellement s’accrocher.

« Le commandement Kel ne m’a pas sauvé parce qu’ils se souciaient de moi, Cheris. L’information qu’il vous manque, parce qu’elle est classée secret, c’est que même après qu’ils m’ont exécuté, je n’ai perdu aucune des batailles dans lesquelles ils m’ont envoyé combattre. Si jamais ils trouvent le moyen d’extraire la part de moi-même qui me permet de faire correctement mon travail en laissant de côté ce qui me rend fou, ils la prendront et l’injecteront dans quelqu’un d’autre. C’est pour ça qu’ils continuent à m’utiliser, pour voir où ils en sont. Et puis, quand ils réussiront, ils m’exécuteront pour de bon »

Pourquoi ? Car et c’est le troisième élément (celui-la ne pouvait que me plaire), la stratégie militaire est basée sur les mathématiques en général, les équations en particulier. Ce sont deux éléments centraux et au coeur de l’aventure, du « combat » mené par Kel Cheris et le Général Shuos Jedao, les deux personnages principaux.

Manipulations, missions suicidaires, endoctrinement, luttes intestines ou internes, trahisons… les événements se succèdent souvent avec violence à la suite de nombreux calculs. L’enchainement est plutôt fluide, le duo fonctionne bien, et cela est aussi captivant que fascinant. Je n’ai surement pas tout compris, mais j’ai apprécié.

La traduction, assurée par Sébastien Raizer, n’a pas dû être aisée. Elle est dans l’ensemble réussie.

« En avançant vers la salle de la Nostalgie Stochastique, ils bénéficièrent d’un tir de couverture presque inutile. C’était un bâtiment mystérieux, plein de murs qui chantaient votre respiration en écho, comme de la poésie, et la lumière scintillait comme des fleurs. Magnifique, si l’on voulait ressentir ce genre de beauté qui cache tous les secrets malsains. »

Que conclure ? Si les débutants du genre renonceront surement, les fans prendront leur pied tant ce premier roman est impressionnant. Aussi original que bien construit, il place la barre très haute pour la suite.

Je ne regrette pas mon choix, même si j’ai eu la confirmation que la SF n’était pas faite pour moi…

Et vous ? Qu’en avez-vous pensé ? Est-ce qu’il vous donne envie ? Vous ai-je intrigué ?

Bonne lecture, belle découverte.

4/5

Le Gambit du Renard – Yoon Ha Lee
Traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Sébastien Raizer;
Illustration de couverture par Chris Moore
384 pages – Parution le 01/11/2018
Editions Denoël, Collection Lunes d’encre 

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