L’avantage d’avoir fait partie du jury du Prix Orange du livre 2016, c’est d’avoir pu côtoyer des auteurs aussi compétents qu’abordables et sympathiques. Au détour d’une des 3 rencontres en Mai dernier, j’ai eu la chance de récupérer Spiridon Superstar qui m’a été dédicacé et offert par Philippe Jaenada. Je te remercie beaucoup Philippe.
« L’important, c’est de participer » qui n’a été prononcé, du moins à peu près, que douze ans plus tard, et qui est à Coubertin ce que « To be or not to be » est à Shakespeare: qui même semble aujourd’hui contenir tout Coubertin, résumer Coubertin, définir Coubertin. D’abord, ça ne vient pas de Coubertin.
L’actualité s’y prête avec l’ouverture hier soir des Jeux Olympiques d’été à Rio. Et puis il parait étonnant de voir Philippe Jaenada s’attaquait à un tel sujet. Le moins que l’on puisse dire c’est qu’on ne s’y attend pas et que cela ne parait pas naturel, lui qui nous a plus habitué aux romans contemporains.
» A l’opposé de la philosophie qu’on lui prête, Pierre de Coubertin a toujours dit ou écrit que seuls les meilleurs devaient concourir au jeux et que très clairement, la qualité devait l’emporter sur la qualité. Mais nous, non: ce n’est que du sport, on y va tous, on s’en fout si on perd »
Et autant ne pas tourner autour du pot: voila un super petit livre à mettre entre toutes les mains.
Cette nouvelle collection, Incipit, est une belle réussite: des auteurs connus, des sujets aussi attractifs qu’intéressants, une durée de lecture courte et un format pratique.
Vous ajoutez à cela de belles illustrations et l’humour omniprésent durant les quelques 170 pages de cet opus, et vous obtenez une heure de lecture fort agréable.
On tourne les pages sans s’en rendre compte, on se prend au(x) jeu(x) (désolé elle était facile) et on apprend autant qu’on se détend en rigolant.
L’auteur nous narre l’histoire de la réouverture des Jeux Olympiques avec Coubertin en 1896. Il s’attache à un athlète en particulier qu’il rend particulièrement attachant: le fameux Spiridon. A l’époque ce prénom était un des plus répandus. Ce dernier participe à l’épreuve du marathon, épreuve reine s’il en est. Et… je vous laisse découvrir la suite 😉
Dopage, tricherie, victoires (américaines déjà), comparaison entre passé et présent, entre ancien et moderne, digressions et autres avis de l’auteur… Cet ouvrage est riche et pointu. Beaucoup de recherches ont du être faites tellement on sent la maîtrise de l’écrivain.
On a aussi et surtout plaisir à retrouver la plume si caractéristique de Philippe: un peu d’ironie, un peu de sérieux et beaucoup d’humour. C’est très bien écrit. Le style est dynamique, simple et agréable. Un vrai régal, vous ne pouvez pas être déçu.
« Il a parcouru plus de 7500 kilomètres tout seul et a sacrifié toutes ses économies pour participer au 100 mètres dont il prend le départ au côté d’Alfred Hajos et des autres. Sur la plateforme flottante, il vibre d’espoir et de patriotisme (ils l’ont laissé venir tout seul comme un chien, mais il reviendra en héros national). Il plonge en même temps que ses 12 adversaires, et lorsque sa tête réapparaît à la surface, il s’écrie: « La vache, ça caille! » ( Plus exactement « Jesus, I’m freezing »). Ils remontent aussitôt sur la plateforme et ses Jeux Olympiques s’arrêtent là (héros national,de toute façon, ca sert à rien).
Vous l’avez compris, j’ai beaucoup aimé et je ne peux que vous conseiller de vous le procurer.
A mettre entre toutes les mains surtout des plus jeunes! le sport, l’humour, un petit livre… c’est parfait pour les inciter à lire, surtout quand c’est aussi bien écrit!
5/5
L’avis de Nath: aussi enthousiaste que moi 🙂
Je suis contente de venir te relire ici. 😊
Encore un livre à ajouter à ma wishlist !
Merci Virginie. Tout était une question de temps… Vive l’été 🙂
Ravie de te voir de retour !
Merci Joëlle 🙂 Prix Orange, vie personnelle et vie professionnelle bien chargées… des choix ont été opérés. Mais je lis toujours autant 😉
Je vais essayer de rattraper tout le retard des chroniques d’ici fin Aout. Bonne soirée à toi et merci de ton passage