Te laisser partir – Clare Mackintosh

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Telaissepartir

Dans le cadre d’une opération masse critique privilégiée, j’ai eu la chance de recevoir et lire en avant première « Te laisser partir » de Clare Makintosh. Après avoir passé 11 ans dans la police, l’auteur publie ce premier roman en Mai dernier en Angleterre. Il s’est vendu à 400 000 exemplaires et est déjà traduit dans plus de 20 pays.

Je remercie Babelio et Marabooks pour cet envoi.

Une fois n’est pas coutume, je n’évoquerai que très peu l’intrigue car cela gâcherait clairement votre lecture. Il est en effet impossible (ou presque) d’évoquer l’histoire sans « spoiler ». Je me contenterai de vous dire que l’opus est divisé en deux parties équivalentes en nombre de pages (environ 200 chacune) mais très différentes en intérêt! Comme moi, je pense que vous allez être sacrément surpris.

— Encore des livres ?
— C’est plus fort que moi, répond Patrick avec un grand sourire. Il y a surtout ici des livres de cuisine que ma mère m’a donnés, mais il y a aussi quelques polars. Je peux lire n’importe quoi du moment que l’intrigue tient la route.

J’ai failli abandonner plusieurs fois le livre dans la première partie tellement je m’ennuyais… Le rythme est lent à dramatiquement lent, l’auteur prend plus que son temps pour installer son thriller psychologique. Il ne se passe pas grand chose: un « banal » semble-t-il accident de voiture un soir de pluie entrainant la mort d’un jeune garçon, le chauffard qui ne s’arrête pas, une enquête confiée aux policiers Ray et Kate et une femme qui disparait pour refaire sa vie. Cela apparait très classique… Le style est fluide, les chapitres alternent entre l’enquête policière et la vie de Jenna dans son hameau anglais, les pages se tournent rapidement. Ce n’est guère palpitant même s’il faut reconnaitre que l’atmosphère de la campagne anglaise est joliment décrite. En résumé, l’auteur fait en sorte de nous endormir…  jusqu’au twist très surprenant dans les dernières pages. Une merveille de rebondissement et de réveil du lecteur! J’avoue que je ne l’avais absolument pas vu venir.

C’était si difficile, ce juste milieu entre le coût d’une enquête et le coût d’une vie-une vie d’enfant. Comment pouvait-on mettre un prix là-dessus?

A partir de là, vous aurez droit à une toute autre histoire et vous serez sur vos gardes pour essayer d’éviter de vous faire berner une nouvelle fois. L’ambiance se tend petit à petit, les rebondissements sont fréquents. L’intérêt va crescendo, l’adrénaline monte, monte au point que je n’ai plus lâcher le livre une fois les 2/3 atteint. On est vraiment dans un thriller efficace et parfaitement maitrisé jusqu’au dernier paragraphe.

Tu étais dans tous tes états, mais ce n’était vraiment pas grave. C’était juste une chemise. Je l’ai posée et j’ai fait un pas en avant pour t’enlacer, mais tu as eu un mouvement de recul et mis un bras autour de ton ventre pour le protéger, détournant le visage en grimaçant. Tu redoutais quelque chose que je n’avais aucune intention de faire, qui n’avait aucune raison d’arriver.
Mais c’est arrivé. Et tu ne peux t’en prendre qu’à toi-même.

L’écriture reste agréable et dépeint avec succès le côté psychologique des personnages. Ces derniers sont abordables et pour certains attachants (ou à l’inverse haïssables). C’est bien amené et ça justifie enfin (pour moi) l’intérêt de ce thriller.

Construit de manière originale voire déroutante, jouant sur les apparences, ennuyeux à souhait puis palpitant, je referme ce thriller avec un sentiment mitigé… Les qualités de l’auteur sont réelles mais peut-être pas toujours bien exploitées… Seule la lecture de Te laisser partir peut vous permettre de comprendre pourquoi.

3/5

Challenge-Rentrée-littéraire-janvier-2016

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