[Kokoro] – Delphine Roux

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[KOKORO]

Quel sublime petit livre… A la fois apaisant et envoutant.

[KOKORO], mot japonais signifiant le cœur et l’esprit, nous conte l’histoire de Koichi (narrateur du livre) et de sa sœur Seki, jeunes adolescents de douze et quinze ans lorsque leurs parents disparaissent dans un incendie. Si Seki se réfugie dans le travail et avance en construisant un foyer, Koichi lui se mure dans le silence et fait le choix du renoncement.

La douce mélancolie de la narration de Koichi immisce le lecteur dans son quotidien, nous permet de comprendre ses doutes, sa tristesse, mais nous donne également envie de le bouger et l’aider. La vie de Koichi s’est arrêtée, il erre dans le passé. Seule sa grand-mère trouve toujours grâce à ses yeux. Il lui rend fréquemment visite dans sa maison de retraite.

Aux Pins bleus, il y a même des consoles vidéo. Nos ainés sont toujours de la partie, peut-on lire en gras sur le panneau d’affichage de l’entrée. Souvent cette envie de kidnapper Grand-mère, de l’emmener loin de tout ça. Cette envie qu’on regarde les vagues ensemble, qu’on marche sur le sable comme les silhouettes des images.

Mais lorsque dans la dernière partie du livre sa sœur va mal, c’est le déclic. Tout bascule. Naturellement, Koichi prend les choses en main et tout redémarre. Le soleil ré-illumine sa vie et il renoue avec le bonheur disparu depuis si longtemps.

[KOKORO] contient à peine plus de 100 pages, composées de micro-chapitres allant de quelques lignes à 3 pages grand maximum. On y retrouve tout ce qui fait le charme d’un roman japonais.

Douceur et poésie:

Je voudrais rapetisser, retrouver une voix claire, l’énergie, la densité d’une sève de printemps

Tristesse et mélancolie:

Dans ton jardin secret, n’oublie pas un carré pour les mauvaises herbes

Mais également phrases chantantes et très visuelles:

Sur le tas de sable du jardin, j’élaborais des cités de cailloux, dessinais des sentiers feuillus. Je créais des royaumes pour les escargots, leur aménageais des chambres nuptiales: il fallait des bébés gastéropodes.

Le style est épuré et fluide, l’écriture simple, concise et agréable, abordable et compréhensible pour tout un chacun. L’auteur va à l’essentiel et n’encombre pas le lecteur de termes superflu. Le verbe est parfois omis.

Chaque titre de chapitre est un mot japonais avec sa traduction française illustrant parfaitement les quelques lignes qui suivent.

Tout s’enchaine avec une grande facilité, on est totalement immergé dans l’histoire malgré la lenteur assumée du récit. Quand on tourne la dernière page, on est submergé par l’émotion. On est triste que cela soit déjà terminé, même si on voit venir la morale de cette très belle petite histoire.

Vous l’aurez compris, il est difficile de passer à côté de ce texte. Lecture courte mais pas insignifiante, je vous conseille vraiment de lire ce premier roman de Delphine Roux. C’est une nouvelle pépite de cette rentrée littéraire.

4,5 / 5

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