
Un ouvrage atypique
« Un livre qui pourrait donner envie de lire, de faire lire, sans distinction. Et de nous permettre de nous retrouver. Pour de vrai. »
La Très Catastrophique Visite du Zoo est le huitième roman de Joël Dicker. Il est différent des sept précédents: il est plus court, ce n’est pas un polar, le narrateur n’est pas un adulte. Toutefois, vous retrouverez des points communs aux précédents, à commencer par les très nombreux rebondissements.
Je l’écris d’emblée: volontairement, je ne donnerai pas mon avis sur ce livre, je ne le noterai pas. Je vais tenter de vous expliquer pourquoi.
Un roman tout public
« Avec La Très Catastrophique Visite du Zoo, que vous venez de lire, j’ai donc essayé, modestement et humblement, d’écrire un livre qui pourrait être lu et partagé par tous les lecteurs, quels qu’ils soient, où qu’ils soient, de 7 à 120 ans. Avec vos enfants, votre conjoint, vos parents, vos voisins, vos collègues. »
Tout d’abord, Joel Dicker explique que ce livre s’adresse à tout le monde, à toutes celles et ceux qui savent lire, c’est à dire de 7 à 120 ans. Ce qui signifie que chacun aura sa propre interprétation en fonction de son âge, de ses attentes de lecture et de ses habitudes. Aucun a priori. Pour ma part, vous connaissez mes goûts, je ne m’étends pas plus sur le sujet.
Une très jeune narratrice
« Le plus génial à l’école spéciale, c’est Mademoiselle Jennings, notre maîtresse. Elle est la plus fantastique des maîtresses. Elle est patiente, adorable, intelligente, douce. Elle est aussi très belle. Elle est toujours bien habillée et ses cheveux toujours bien coiffés. Tout le monde l’adore. »
Ensuite, la narratrice est Joséphine, une jeune fille qui s’exprime comme une enfant de son âge. C’est par conséquent inhabituel pour un roman adulte. Est-ce pour autant uniquement destiné aux enfants ? Non.
Pourquoi ? Parce que Joel Dicker traite « de manière humoristique et légère » par les mots de Joséphine des sujets de sociétés: la démocratie, la différence, le vivre ensemble, l’amour, la timidité.
Ici, chacun y verra son intérêt avec un niveau de lecture différent.
L’intrigue
« Mener une enquête, c’est plus facile à dire qu’à faire. On ne savait pas vraiment par où commencer. En principe, quand on débute un nouveau jeu, il y a toujours un adulte qui nous aide et qui nous explique les règles du jeu. Là, on ne pouvait pas demander à nos parents, qui ne seraient pas très enthousiastes à l’idée d’une enquête.
Puis, parlons de l’intrigue. C’est une enquête haletante que l’on peut consommer d’une traite, ou par chapitre à l’instar de la lecture du soir avec son enfant. Cela s’y prête parfaitement et peut permettre d’aborder des sujets plus en profondeur.
L’écriture…
« Ca nous a fait de la peine de savoir que le concierge pourrait perdre son travail. Ce qui nous confirmait qu’il n’était pas l’inondateur. Du coup, on était embêtés car notre liste de suspects était désormais vide. »
Enfin, l’écriture de Joël Dicker. C’est sûrement sur ce dernier point que je serai le plus sévère. Elle est très simple voire simpliste, elle est parfois caricaturale et globalement dessert sa narratrice. Quelle pauvreté de style… C’est bien dommage… Est-ce pour que chacun, même les plus jeunes, puissent la comprendre ? N’est-ce pas prendre les jeunes pour ceux qu’ils ne sont pas ?
Je passe volontairement sur le prix. Sur ce point là également, chacun se fera sa propre opinion.
Sans regret
Etant donné qu’on ne peut parler d’un livre que si on l’a lu, d’un sujet que si on s’est renseigné et confronté les avis, je tenais à cette lecture. Je ne la regrette pas pour tous ces points. Je ne sais si je vous ai donné envie de le lire ou plutôt de faire l’impasse. Cependant, j’ai tente de rester le plus objectif et précis possible. A vous de vous faire votre propre opinion désormais.
Et discutons en ensuite.
La Très Catastrophique Visite du Zoo de Joël Dicker est disponible depuis le 4 mars aux éditions Rosie & Wolfe.


