La voix de Cabo – Catherine Baldisseri

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Catherine Baldisserri, que j’ai eu la chance de rencontrer mi-décembre lors de la soirée des 68 premières fois, enseigne les langues étrangères et anime des ateliers d’écriture. J’ai lu La Voix de Cabo, son premier roman, dans le cadre des 68 premières fois.

Je remercie nos fées pour ce judicieux choix une nouvelle fois.

« Chacun doit trouver la force de s’élever, de libérer ses chaînes et d’accomplir son destin, quel que soit son passé. »

A vingt ans, Teresa Monti fuit Montevideo et la brasserie familiale. A une vie toute tracée, elle opte pour l’aventure et décide d’emménager dans un phare du bout du monde avec Damaso son compagnon. Femme engagée et insoumise, elle occupe ses journées à enseigner aux enfants des pêcheurs de Cabo Polonio dans l’étroite cuisine du phare. Elle fait la rencontre un jour de Machado, un jeune atypique, grand et costaud, analphabète, avec qui elle entretiendra une relation spéciale.

« Depuis ce jour d’octobre sur la Rambla, Teresa savait à quel point l’homme qu’elle s’était choisi était dévoué à son métier. Son esprit n’avait malheureusement pas anticipé que pareille vocation ne s’accomplirait qu’au prix de nuits solitaires qu’elle passerait dans un lit trop grand et secoué par les vibrations que les déferlantes feraient subir à la sentinelle, la laissant tétanisée. »

Malheureusement, comme souvent, après quelques années de pur bonheur, les nuages s’amoncellent et ses illusions commencent à se fissurer. Teresa reprend son bâton de pèlerin et rentre à Montevideo. Un nouveau tournant et bouleversement de sa vie tumultueuse. Machado, lui, restera dans un premier temps à Cabo Polonio et une promesse va le lier à Teresa  aux delà des épreuves et des séparations.

Ce roman, composé de 3 parties, se déroule dans l’Uruguay en pleine ébullition, à la fois intellectuelle et sociale des années 70. Il nous conte l’histoire de personnages aux destinées chahutées par la petite et la grande Histoire. Un exemple: le mouvement révolutionnaire  des Tupamaros et leur influence sur Machado qui s’engage pour eux. Je vous laisse découvrir la suite.

« Éclairée par la flamme de la bougie, sa longue chemise de nuit rasant ses pieds nus, les cheveux en bataille et le regard vide, Teresa berçait un petit paquet sans vie. Paralysé par les ombres qui se mouvaient devant ses yeux, Damaso resta prostré sur le seuil. »

 

La première partie est intense et réellement convaincante. J’ai de suite adhéré et dévoré le contenu. Tout est d’ailleurs fait pour susciter l’intérêt du lecteur: des chapitres courts (pas plus de 4 pages généralement) qui attisent l’envie, une alternance de narration et de dialogues qui dynamisent le rythme, et surtout une superbe écriture. Fluide, descriptive, poétique, elle offre des phrases qui coulent de source. Les descriptions sont fouillées. On est réellement dans l’ambiance.

Puis cela s’essouffle… J’ai eu beaucoup plus de mal avec la suivante et ai fini par décrocher un peu sur l’ultime. Les personnages manquent de profondeur, l’histoire des Tupamaros n’est qu’effleurée… J’ai regretté que l’auteur ne soit pas allée plus loin…

Je dirai que c’est les travers d’un premier roman. Cela reste toutefois très agréable à lire et un beau récit.

Vous cherchez une lecture marquante sur la force du destin, sur l’importance de l’enseignement, sur les choix d’une vie et la volonté d’atteindre ses objectifs? Vous êtes qui plus est sensible au style et à l’écriture élégante? Ne cherchez pas plus loin, procurez vous La voix de Cabo.

Une belle découverte, un opus prometteur et une auteur que je suivrai assurément dans l’avenir.

3,5/5

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