Lithium – Aurélien Gougaud

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lithium

Lithium est le premier roman de Aurélien Gougaud paru mi-Août aux Editions Albin Michel. Il fait partie de la sélection des 68 premières fois et c’est à cette occasion que j’ai lu cet ouvrage.

Je remercie nos fées Charlotte, Eglantine, Nicole et Sabine ainsi que les Editions Albin Michel pour cette lecture.

« La vie est trop courte pour la passer à trouver le temps long, enfermé dans un job de merde, à rêver de congés payés et de … »

Lithium… Ce qui interpelle au premier coup d’œil, c’est ce drôle et énigmatique titre…

Le Lithium est un élément chimique composé de deux isotopes stables. Il est le métal le plus léger. De symbole Li, il est également le premier alcalin situé dans le premier groupe du tableau périodique des éléments.
Le Lithium est utilisé dans de nombreuses applications industrielles (Citons les piles alcalines ou les batteries lithium-ion de voiture telle celle de la Toyota Prius).Il a également un rôle actif dans le traitement des troubles bipolaires dans le milieu de la santé. C’est certainement ce dernier point le lien avec le roman.

Lithium est un ouvrage très actuel, vraiment contemporain. L’auteur y brosse le portrait de deux personnages de la génération Y, âgés de 25 ans, qui vivent et travaillent à Paris. C’est l’histoire de « Elle » et « Lui », deux être qui cherchent un but à leur vie, qui ne semblent guère heureux. On ne connait que peu de choses d’eux: ni leur prénom, ni leur passé, ni même leur futur. Durant une semaine, on suit leur quotidien à travers leurs regards désenchantés, leurs actions, leurs sorties, leurs doutes, leurs faits et gestes répétitifs.

« Trajet direct jusqu’au plus grand quartier d’affaires de France : La Défense. Autant dire les Bureaux. […] Un modèle à l’américaine ; du sommet des immeubles jusqu’aux terrasses des cafés, des bonus de courtiers aux pourboires de serveurs, du liftier ridicule de l’ascenseur du CNIT jusqu’au danseur attardé du bas des escalators. Manhattan-sur-Seine. Personne n’habite ici. On bosse, longtemps, puis on rentre. Les tailleurs et les attachés cases laissent peu à peu place aux itinérants et aux veilleurs de nuit. Le central business district devient désert bétonné, à peine éclairci par la lumière des buildings »

C’est une photographie d’une période bien déterminée, miroir de la jeunesse d’aujourd’hui: sorties, débauches, alcool, tabac, solitude, vie sentimentale difficile, répétition mais également envie de rêver et de croire au bonheur pour nécessairement avancer.

« On est ce que l’on fait. Au pire, ce que l’on souhaite faire. Que faire quand on ne sait plus ? Perdue mais libérée, indécise, donc malheureuse, elle cherche à tâtons une réponse […]».

Le lecteur alterne entre les deux points de vue selon les chapitres jusqu’à l’inévitable rencontre et l’épilogue que je vous laisse découvrir.

Fresque ou chronique de la vie, il n’y a somme toute que peu d’action dans ce livre. Cela en est même frustrant et limite déprimant tant c’est banal…

« Le cœur est fait pour mourir d’amour à n’en plus pouvoir renaître, érodé par ces doutes qui ne mènent à rien. Finalement, hormis une présence ensommeillée, il n’u a pas grand-chose qui sépare le célibataire endurci du marié depuis vingt-cinq ans. A défaut d’être heureux, ils sont équilibrés et s’en contentent, lucides, résignés. L’équilibre. C’est tout ce qui compte. Certes, tristes nous sommes, mais nous le sommes debout. Trinquons à la rancœur, sourions aux afflictions, jusqu’à en rire ; ensemble. Amen »

Heureusement l’écriture sauve ce tableau un peu trop noir que je suis en train de brosser. Elle permet de parcourir les pages rapidement et facilement.

En effet, l’auteur utilise un style particulier, caractéristique des jeunes d’aujourd’hui. Les phrases sont coupées et n’arrivent que rarement à leur terme dans les dialogues. Si cela peut étonner au début, on adhère très aisément à ce choix qui illustre idéalement le rythme de vie de « fou » d’aujourd’hui. Cela rend la narration très vivante. On a l’impression de vivre au milieu d’eux, de les entendre et non de parcourir des lignes manuscrites et de tourner les pages.

 « Quoi de plus enivrant de tracer un itinéraire incertain sur la carte d’un territoire fantasmé ? »

Au final, mon sentiment est mitigé. Je ne garderai guère de chose de l’intrigue, mais j’ai apprécié la construction des phrases et l’effort particulier d’écriture.

Lithium est un agréable moment de lecture, assez bref et sans prise de tête. L’auteur mérite d’être suivi, ce que je ferai dans l’avenir.

3/5

6 Commentaires

    • Je ne suis pas étonné plus que cela par ton commentaire Virginie. Je retiens surtout l écriture en ce qui me concerne. Je donnerai une seconde chance à l auteur.

  1. Même si ta chronique invite au contraire, moi j’ai bien envie de le lire. J’avais hésité à le demander pour la rentrée littéraire des éditions Albin Michel, mais j’avais préféré Pechblende et le nouveau roman de Jean-Michel Guenassia. Sans le vouloir, tu me ferais presque regretter mon choix !

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