J’ai vu un homme – Owen Sheers

0

J'aivuunhomme

Dans le cadre des sélections du prix du roman Fnac 2015, j’ai eu la chance de lire en avant-première au mois de Juin « J’ai vu un homme », le deuxième roman de l’anglais Owen Sheers.

Je remercie la FNAC et les éditions Rivages pour cette lecture.

« L’événement qui bouleversa leur existence survint un samedi après-midi de juin, quelques minutes à peine après que Michael Turner, croyant la maison des Nelson déserte, eut franchi le seuil de la porte du jardin »

C’est ainsi que démarre le roman. Le lecteur est de suite capturé par les mots utilisés par Owen Sheers et ce dernier ne relâchera sa proie que 350 pages plus loin après la chute de ce véritable page turner aux allures de thriller. En effet, si les sujets de base sont le deuil, l’amitié entre voisins, l’amour et la nécessaire reconstruction après la mort d’un proche, la construction du roman, son rythme, sa narration sont empruntés aux thrillers. Quel est cet événement ? Pourquoi Michael va fureter dans la maison de ces voisins

Michael Turner, écrivain d’un premier roman à succès, vit dans un cottage du Pays de Galles quand sa femme est tuée lors d’un reportage de guerre au Pakistan par un drone américain. Michael revend alors leur maison pour retrouver la capitale, Londres. Nouveau quartier, nouveaux voisins (Josh et Samantha Nelson), nouvelles amitiés, tout est en place pour que Michael se reconstruise. Mais peu à peu, le chagrin et la douleur ressurgissent, des questions surviennent. En plus de Michael et de Josh, un troisième homme entre en scène : le commandant Daniel McCullen, membre de l’US AirForce ayant été en mission au Pakistan…

Tout au long du roman, la sensation de malaise est présente, comme une sorte de huis clos persistant. Le lecteur est maintenu en haleine, du moins l’auteur essaye de s’y employer. Le roman étant très contemporain, on peut s’identifier sans problème aux trois hommes. Owen Sheers apporte d’ailleurs une attention toute particulière à bien détailler les contextes, expliciter les états d’esprits de chacun (rien à envier au thriller psychologique par moment) et faire en sorte que l’histoire de chacun des personnages se dévoile. Fausses pistes, mensonges, trahisons, rebondissements, manipulations, tout est fait pour que la tension narrative et le suspense soient à leur paroxysme.

En cela, le roman est parfaitement maitrisé, aussi sensible que troublant. C’est une belle réussite de l’auteur.

Malheureusement, ce sentiment est terni par les trop nombreuses longueurs et le style utilisé.

A trop vouloir détailler, l’auteur finit par se perdre dans des chapitres trop longs plutôt que d’aller à l’essentiel. Ces trop nombreuses digressions diluent petit à petit l’intérêt du lecteur et font fondre la note de ce roman pourtant si prometteur. Comme s’il fallait remplir du papier…pour remplir du papier. J’ai trouvé en effet aussi que l’auteur n’apportait que peu d’attention au style. Du coup, l’écriture n’est pas belle. Au contraire, c’est plat, standard… et vite énervant ! Comme cette coquille par exemple dans le 1er quart du roman :

«il ria, se moquant de lui-même. C’est un peu tiré par les cheveux, je sais, mais…

Le lecteur ne peut donc pas totalement être immergé dans l’histoire même si le tout reste assez fluide.

C’est réellement dommage. Je reste sur un sentiment de déception en refermant la dernière page, alors même que l’idée de départ est bonne et que j’ai finalement dévoré le livre!

3/5

Challenge1%rentree

1 COMMENTAIRE

  1. Comme tu le sais, je n’ai absolument pas réussi à entrer dans ce roman, dont le style, comme tu le soulignes, est d’une médiocrité à pleurer. La coquille de la page 95 a eu raison de moi : je n’ai pas pu aller au-delà !

    • J’avais relevé et noté la coquille lors de ma lecture au mois de Juin. Ce fut une petite dédicace pour toi que l’insérer dans la chronique 😉 Un gros gachis quand même ce style…quel dommage

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici