La première gorgée de bière – Philippe Delerm

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LaPremiereGorgéedeBiere

« La première gorgée de bière et autres plaisirs minuscules » est un petit récit de 93 pages de Philippe Delerm paru aux éditions Gallimard en 1997.

L’auteur nous narre 34 petits plaisirs de la vie quotidienne sous forme de réflexions instantanées. En effet, chaque « chapitre » correspond majoritairement à une page recto/verso, rarement plus. C’est assez étonnant comme structure et cela m’a demandé un petit moment d’adaptation.

On passe souvent du coq à l’âne d’une page à l’autre: Du couteau dans la poche, en passant par le croissant du trottoir, un banana-split, le journal du petit déjeuner ou la pétanque des néophytes, les thèmes sont aussi divers que variés.

Mais ils ont tous un point commun: une superbe écriture poétique. Quel plaisir de lire chaque page. Tout est simple, fluide, beau… pas besoin de se torturer l’esprit, pas besoin de dictionnaire ou de réflexions intenses, tout est fait pour que le lecteur passe un moment à la fois doux et reposant. Tout coule de source…

Ce n’est pas ce que l’on dit qui compte, mais ce qu’on entend. C’est fou comme la voix seule peut dire d’une personne qu’on aime – de sa tristesse, de sa fatigue, de sa fragilité, de son intensité à vivre, de sa joie. Sans les gestes, c’est la pudeur qui disparaît, la transparence qui s’installe.

Comme pour les thèmes, on trouve des phrases ou des réflexions fortes où toute la puissance des mots et de la langue française s’exprime.

On pourrait presque manger dehors…
C’est le « presque » qui compte, et le conditionnel. Sur le coup, ça semble une folie. On est tout juste au début de mars, la semaine n’a été que pluie, vent et giboulées. Et puis voilà. Depuis le matin, le soleil est venu avec une intensité mate, une force tranquille.

Mais aussi des conversations orales d’une partie de pétanque ou d’une conversation familiale;  Il y en a pour tous les gouts. On se retrouve dans pas mal de situations. Qui n’a pas par exemple vécu le dilemme de la lecture sur la plage l’été.

Pas si facile, de lire sur la plage. Allongé sur le dos, c’est presque impossible. Le soleil éblouit, il faut tenir à bout de bras le livre au-dessus du visage. C’est bon quelques minutes, et puis on se retourne. Sur le côté, appuyé sur un coude, la main posée sur la tempe, l’autre main tenant le livre ouvert et tournant les pages, c’est assez inconfortable aussi. Alors on finit sur le ventre, les deux bras repliés devant soi. Au ras du sol, il y a toujours un peu de vent. Les petits cristaux micacés s’insinuent dans la reliure.

Parfois tendre, parfois triste, Philippe Delerm nous fait voyager dans notre passé en nous remémorant des plaisirs minuscules. Ça se lit facilement, simplement… pas dit que j’en garde grand chose, mais j’ai passé un sympathique moment calme et zen en tournant chaque page de cet opus.

Une lecture estivale ou pour un après-midi d’hiver au coin du feu.

3/5

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