Les eaux troubles du mojito – Philippe Delerm

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Après avoir découvert la première gorgée de bière, j’ai récidivé avec « Les eaux trouble du mojito et autres belles raisons d’habiter sur terre », dernier ouvrage de Philippe Delerm paru à l’occasion de la rentrée littéraire de Septembre 2015.

Et je dois reconnaitre d’emblée que je reste un peu sur ma faim… L’auteur réutilise la formule précédente en augmentant légèrement le nombre de pages (110 cette fois) et celui des petits moments instantanés de la vie (il y a 40 très courtes histoires de deux à trois pages). Toutefois, j’ai trouvé que certaines manquaient de consistance (Le mensonge de la pastèque,…), d’autres carrément d’intérêt (je pense par exemple à Vive le Quorum…). Cela fait toujours appel à nos souvenirs avec des thèmes plus modernes, contemporains que le précédent opus.

Sourire en recevant un SMS, cela paraît normal, presque banal. Mais sourire en l’écrivant, c’est donner à l’espace une texture différente. En opposition avec le tapotement fébrile, on saisit dans l’effraction une connivence virtuelle, expectante et différée, qui se met à planer dans la touffeur hostile du trajet. Blague, ou tendresse? On ne saura pas le contenu, mais on envie la jubilation d’avoir à le transmettre.

Certes on retrouve la plume délicieusement poétique de l’auteur. C’est toujours un régal de déguster chaque phrase, chaque page. C’est fluide, agréable, plein de belles rimes et donc souvent beau. A l’instar du précédent ouvrage, cela fait un bien fou sur le moment mais je ne pense pas que j’en garde grand chose une fois le livre refermé.

On fête la convivialité de se retrouver en terrasse, de parler sans restriction. Prendre un cocktail, c’est chaud. IL y a souvent des couleurs d’îles, des rouges tropicaux, des saveurs de noix de coco, un petit côté soleil Club Med à boire au deuxième degré, en se moquant de sa propre soif, d’une gourmandise enfantine que le rhum va créoliser.
Et puis il y a le mojito. Trrrr ouille ouille! Le mot est sud-américain. Mais on attend bien autre chose. On a beau continuer à suivre la conversation, feindre l’indifférence, quand le serveur dépose le verre sur la table , on sent qu’une aventure commence.
C’est tellement pervers, tellement trouble. D’emblée, une invite à plonger, à s’embarquer vers des fonds sous-marins qu’on aura bien du mal à maîtriser.On va nager à la recherche d’une épave, peut-être, ou bien pour caresser des algues étranges, qui veulent emprisonner ou caresser, l’équivoque est tentante.

Ce livre permet de passer un moment très agréable de lecture, de calme et de zénitude. C’est parfait certainement dans une rame de métro ou un wagon de train pour s’isoler et décompresser, sur une plage ou dans une chaise longue pour s’évader et rêver, ou tout simplement pour un après midi sympa et léger. Mais selon moi, il ne faut guère en attendre davantage…

« Oui, la vie est une comédie légère, avec des gags, beaucoup de ridicules sociaux et de la solitude. Oui, les gens se dévoilent et ne commencent à s’aimer qu’à la fin, comme dans les pièces de Marivaux. Oui, l’été se ressemble. Oui le matin la vie est neuve; si bonne à boire quand on se lève le premier. On marche, on regarde la mer, on attend le café. On fait son film »

C’est un livre qui plaira, c’est un livre que je conseille aux amoureux des mots et ceux qui souhaitent lire n’importe où dès qu’ils ont un peu de temps ou aux pressés. Et c’est un livre qui sera jugé non indispensable par d’autres. Je vous laisse libre choix…

2,5/5

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1 COMMENTAIRE

  1. Belle écriture mais si j’aime les nouvelles. Ici c’est encore plus court et j’ai du mal aussi à accrochee au-delà du plaisir instantané de lecture

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