L’envers du décor et autres nouvelles – Tatiana de Rosnay

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L'envers du décor et autres nouvelles - Tatiana de Rosnay

Tatiana de Rosnay, vous ne connaissez pas cet auteur ? Voici le livre qu’il vous faut : L’Envers du décor et autres nouvelles, paru aux Editions Pocket au moment du lancement de son dernier ouvrage, Les fleurs de l’ombre aux éditions Robert Laffont / Héloïse d’Ormesson mi mars.

J’ai eu l’occasion de le lire dans le cadre de mon appartenance au club des ambassadeurs 12/21. Je remercie Lucile pour sa proposition et les éditions Pocket pour la mise à disposition du livre numérique.

Un recueil de nouvelles

L’Envers du décor et autres nouvelles, comme son nom l’indique n’est pas un roman à proprement parler. C’est un recueil de nouvelles de longueurs différentes, généralement courtes. Hormis Jaguar qui est un inédit spécialement écrit pour ce livre de poche, toutes avaient déjà été publiées par ailleurs.

Tatiana de Rosnay aime ce genre littéraire et s’y livre régulièrement. Quel bonheur ainsi pour nous, lecteur, fervent partisan de sa plume, de retrouver tous ses talents de conteuses dans ces récits émouvant ou hilarant, acerbe ou bienveillant possédant chacune le point commun d’une vraie fin.

En effet, point de bonne nouvelle sans un sens aigu de la chute. Cet adage est parfaitement vérifié dans L’envers du décor et autres nouvelles.

Oui, elle jouit d’une belle image, depuis ses débuts. Tout le monde l’aime. Tout le monde l’admire. Tout le monde est convaincu de sa délicatesse, de son altruisme, de sa patience, même si personne ne la connaît, au fond, même si la plupart de ces gens ne lui ont jamais adressé la parole. Elle dégage quelque chose de « formidable », disent-ils. Que savent-ils d’elle? ils savent ce qu’ils voient dans les journaux, son mariage brillant avec un avocat français, sa jolie adolescente, Elsa, le fait qu’elle ait choisi de vivre à Paris, près du par Monceau. Ses prix, donné en France et à l’étranger. Son palmarès glorieux qui fait rêver.

Une lecture de circonstance

Mélange de fictions et de nombreux souvenirs personnels, le lecteur ne sera pas perdu et identifiera sans problème les caractéristiques bien connues de l’auteur au travers des 300 pages de l’ouvrage.

Tatiana de Rosnay s’amuse avec nous alternant le vrai et le faux, l’image publique et la réalité du privé. Chaque texte suscite d’emblée la curiosité du lecteur, donne envie d’en savoir plus et donc de dévorer la suite. D’une seule traite, dans l’ordre ou en picorant au fil de l’eau dans le désordre, l’ensemble est passionnant, captivant et addictif. Le temps s’écoule sans que le lecteur ne s’en rende compte. Que demander de plus ?

La plupart sont très rythmée et tournent autour de femmes… qui m’ont donné l’impression d’être à chaque fois Tatiana de Rosnay. Est-ce réellement autobiographique ? en partie surement (mention spéciale à cette petite adolescente franco-russe dans « la lettre de Miss Sebold« .

Des thèmes comme la lecture, l’écriture reviennent de manière récurrente. Notons l’évocation de Daphné du Maurier, ce qui renforce ma conviction du caractère personnel de cet ouvrage. Si vous n’avez d’ailleurs pas lu, je vous incite à vous procurer Manderley for ever, le superbe hommage de Tatiana à l’auteure de Rebecca. Une version est disponible en livre de poche.

« Explique-nous pourquoi tu aimes tant lire, Louise ? Que ressens-tu ? Raconte nous !  » Pourquoi devait-elle expliquer cette passion ? La raconter ? A quoi bon ? Cela ne se décrivait pas. Cela se vivait. C’était une aventure intérieure personnelle. Impossible à partager. Impossible.

Une plume élégante et raffinée

L’écriture et le style si élégant de Tatiana de Rosnay sont l’autre point que je souhaite mettre en exergue.

L’écriture est fluide, poétique, ironique ou comique. Quelques mots suffisent, point besoin de longues et complexes descriptions pour immerger le lecteur dans le contexte, rendre le personnage détestable ou attachant. Tout est parfaitement maîtrisé par l’écrivain.

Le style est très agréable, raffinée et vous entraînera à tourner les pages sans vous en rendre compte. Charme et douceur, cocooning et évasion, alternent avec noirceur et dureté. « Les mots qui sont ma prison » est particulièrement marquante… tout comme Jaguar.

L’étagère du haut m’a rappelé des souvenirs d’enfance : transgresser les règles, qui n’en a jamais eu envie ?

Vous l’avez je pense compris, j’ai pour ma part beaucoup apprécié L’envers du décor et autres nouvelles, tant j’ai retrouvé l’auteur et ses caractéristiques. Si les messages sont différents, légers pour certains et portant davantage à réflexion pour d’autres, je suis certain que vous vous attacherez à la plupart des personnages.

Et comme l’écrit Tatiana de Rosnay, c’était une aventure intérieure personnelle, impossible à partager. Je vous recommande à votre tour de la vivre.

4/5

2 Commentaires

    • Ah oui? Y compris elle s’appelait Sarah? il m’a marqué à vie ce livre je pense…
      Pour les nouvelles, elles permettent de passer un bon moment. Une bonne lecture de circonstance, que j’aurai plaisir à retrouver de temps à autre je pense.

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