Les imparfaits est le premier roman de Sandrine Yazbeck. Il faisait partie de cadeau de Noël de Albin Michel en fin d’année dernière.
Je remercie tout particulièrement Claire et les éditions Albin Michel pour cet envoi.
« Poussé par une pulsion irrépressible, je pris en photo ce rouge à lèvre oscillant, la photo du dernier combat de Rimah. C’est ce rouge à lèvres oscillant avec en contre-plongée la main ensangmantée de de Rimah qui devint l’une de mes plus célèbres photos de guerre, Lipstick, sans que jamais personne ne sache ce qu’elle représentait pour moi. »
Clara et Gamal sont mariés, Howard est le meilleur ami de Gamal. Les deux hommes sont d’anciens reporters de guerre ayant vécu et surtout vu les plus grands conflits. Leur amitié est durable et Howard représente souvent son ami dans les cérémonies (notamment lorsque Gamal a reçu le prix Pulitzer). Clara est une femme attentionnée et aimante, vivant pour son mari en mettant de côté ses propres envies. Tout semble bien huilé et pourtant…tout est bien plus complexe qu’il n’y parait. Comme on dit, les apparences sont souvent trompeuses.
Entre trahison et mensonge, entre amitié et rivalité, amour et ressentiments mais surtout incompréhension lacheté… nous oscillons à chaque court chapitre de ce roman à 3 voix entre les différents points de vue des protagonistes. L’intrigue se déroule de manière extrêmement fluide, un pur régal de lecture. On ne peut que s’attacher aux personnages.
« Clara… Le besoin sans fond, immense et enfantin qu’elle avait de moi. Sa façon de réajuster la mèche qui tombait toujours de son chignon, avec les années toujours plus lâche, plus souple, plus blanc. Sa façon d’enlever ses lunettes quand elle voulait me voir. Clara, la femme que j’avais épousée, ma compagne de douceur qui attendait mon retour le soir, téléphonait anxieusement pour savoir si mon avion était arrivé, celle avec qui je partageais lectures et doutes, expositions et récitals, la femme à laquelle j’avais refusé un enfant. Clara qui était partie comme une voleuse, bien innocente pourtant, en ignorant le pouvoir qu’elle avait sur les choses et sur les gens, et tout ce qu’elle leur dérobait. C’était d’ailleurs ce qui m’avait séduit en elle, cette innocence, sa naïveté. c’était aussi ce qui l’avait limitée. »
En plus d’une intrigue passionnante, l’écriture et le style sont remarquables. Profonde et poétique, la plume de Sandrine Yazbeck ne laisse pas insensible. Les personnages et leurs émotions sont dépeints avec une grande justesse. Tout s’enchaîne merveilleusement, avec grâce et subtilité! Un vrai talent!
Le style est recherché, d’une grande finesse et profondeur. Que de sensibilité et de beauté! Conquis et sous le charme dès les premières pages, j’ai ralenti au maximum ma lecture pour profiter pleinement… Il n’empêche, comme beaucoup je pense, je regrette que cet ouvrage soit si court…
« Les amoureux sont faibles, quels que soient leur expérience et leur âge. Il n’y a même rien de pire que ces passions séniles, celles qui vous font sentir si jeune, si immortel et si vivant que vous faites tout vous-même pour vous laisser aveugler. »
Vous l’avez compris, il m’est difficile d’être objectif tant j’ai apprécié Les imparfaits. Il y aurait tellement de choses à dire…
Je ne peux que vous inviter très fortement à déguster ce très beau premier roman. Une magnifique découverte, une auteur à suivre dans le futur sans aucun doute. Ce sera assurément mon cas.
4,5/5
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