Ma reine – Jean Baptiste Andréa

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Mareine

Qui dit rentrée littéraire, dit premiers romans et donc forcément nouvelle saison des 68 premières fois. Malgré le manque de temps avéré, je suis fidèle à cette belle opération et suis donc ravi de publier ce premier billet à propos de Ma reine, le premier opus de Jean-Baptiste Andréa.

Je remercie nos fées, Charlotte, Sabine et Nicole pour cette sélection ainsi que les éditions L’iconoclaste pour l’envoi du roman.

Foudre de guerre. Génie. Lumière. C’était tout ce que je n’étais pas, on n’arrêtait pas de me le répéter. Maintenant il faut que je le dise, je suis bizarre. Moi je ne trouve pas, mais les autres oui

Qui est vraiment Shell? Qui est ce jeune homme « bizarre », à tout le moins pas comme les autres, qui ne peut aller à l’école de tout le monde, qui a du mal à s’exprimer mais qui est rempli de rêves? Durant un peu plus de 200 pages, c’est ce que l’auteur nous propose de découvrir entre imaginaire et réalité, entre vérité et fiction, entre rêves et faits avérés.

« J’avais un plan. À la guerre, je me battrais, on me donnerait des médailles, je reviendrais, et là, tout le monde serait bien forcé d’admettre que j’étais un adulte, ou tout comme. »

Shell s’enfuit de chez ses parents, quitte la station essence où il donne un coup de main et se réfugie dans la vallée. Il veut devenir un homme et pour cela, il veut faire la guerre. Mais ses plans sont modifiés en faisant la connaissance de Viviane, sa reine. Avec elle, il est heureux, il grandit, il se sent réel, aimé… Mais revers de la médaille, il est trahi, abandonné et délaissé quand Viviane disparaît… Heureusement, le berger aussi atypique que chaleureux, Matti,  lui permettra d’aller de l’avant et de poursuivre son difficile apprentissage d’homme adulte.

« J’ai eu un peu  honte. Je ne voulais pas passer pour un lâche quand je rentrerais. Mais j’avais une reine, je savais déjà que je ferais tout pour elle, pas parce que j’avais juré mais parce que j’en avais envie, et j’ai pensé que c’était peut être ça, être un héros: faire des choses qu’on n’est pas obligé de faire »

Sensible et émouvant, ce conte initiatique se lit très bien. Servi par une écriture douce et poétique, au style agréable et envoûtant, on a l’impression de retourner durant des vacances estivales de notre jeunesse.  Innocence, délicatesse, douceur, sincérité, amour et tristesse, cruauté… toutes ces multiples sensations nous accompagnent durant la lecture.

« Viviane était partie, elle avait emporté nos jeux, nos rires, ses mensonges formidables et ceux que j’aimais moins comme quand elle avait dit qu’elle resterait pour toujours avec moi. »

Néanmoins, personnellement, il m’a manqué un petit quelque chose… Une impression persistante de platitude m’a empêché de pleinement me plonger dans l’histoire. J’ai attendu et cherché en vain cette petite étincelle qui aurait fait de ce premier ouvrage un beau coup de cœur. Dommage car l’ensemble est parfaitement maîtrisé, ce qui est remarquable pour un premier livre et que je tenais à mettre en exergue.

Il n’empêche, j’ai beaucoup apprécié et je ne peux que recommander. Je suivrai (et vous conseille de faire de même) les écrits  de ce jeune auteur prometteur.

4/5

68premieresfois

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