Ulysse a dit… est le nouveau roman de Mona Azzam publié aux éditions La Trace fin août 2020. Immédiatement séduit par la superbe couverture, mon envie de le dévorer a été démultipliée à la suite de la rencontre dédicace avec l’auteur à la librairie l’instant fin août.
(Re)Vivre
Ulysse a dit… est découpé en deux parties. La première moitié relate la vie d’Ulysse, sa nouvelle vie, la vie qu’il s’est choisie abandonnant un poste à haute responsabilité et tout le confort moderne pour revenir à l’essentiel en s’isolant sur un phare au milieu de l’océan. Ulysse aspire à revivre, à vivre tout simplement.
Son quotidien est routinier, les visites minimales, les événements rares. L’encéphalogramme est relativement plat.
Et puis … une nuit, son destin bascule. Ce « bruit fracassant », ce bateau échoué, ce corps aperçu. Le cœur s’accélère, le compte à rebours est lancé, le danger est omniprésent et pour autant, rien n’arrête Ulysse.
Il doit sauver cette petite fille coûte que coûte.
(Sur)Vivre
La seconde moitié de Ulysse a dit…, c’est l’histoire de Maïmouna, cette jeune fille aux yeux caramel. C’est l’histoire d’une migrante « ordinaire », c’est l’histoire d’un rêve d’une vie meilleure pour sa fille, d’une volonté de sauver son enfant, d’une forte détermination d’une mère. C’est l’histoire de la terreur et du malheur, de l’espoir…
C’est un appel à agir, c’est une volonté de vivre, de survivre. Marcher des kilomètres vers la lumière, vers la liberté.
C’est la voix des oubliés, des « sans-rien », ce sont les mots de leur combat de chaque minute, de chaque seconde pour s’en sortir…
Hommage à la vie
Ulysse a dit… est un texte si sincère, si fort, si dur… et duquel perce un soleil dans la nuit, des écrits poétiques ensoleillant la nuit noire, des mots sensibles décrivant l’enfer…
Mona Azzam sait parfaitement communiquer par ses mots l’espoir, la peur, la vie, la mort… transmettre des émotions, susciter des interrogations.
Truffé de références littéraires, Ulysse a dit… est bouleversant et tellement, terriblement, tristement d’actualité. C’est un vibrant hommage à la vie servi par une écriture remarquable.
Je le referme les larmes aux yeux, le ventre noué et le Petit Prince guidant mes pensées. Dessine moi un mouton Ulysse.
Ne pas oublier, ne pas banaliser… aller à l’essentiel, aider l’autre.
Je vous le dis : j’ai eu énormément de mal à rédiger cette chronique, à trouver des mots justes.
Je vous le dis : ne passez pas à côté de ce court opus.
Je vous le dis, votre voyage, votre Odyssée sera agitée.
Je vous le dis : le chant de Maïmouna vous accompagnera longtemps…
Merci Mona, merci les Editions La Trace.
4/5
Quand un lecteur rencontre un auteur, un phare s’illumine.
Il nous appartient de faire en sorte que la lumière éclaire nos lanternes…
puisse le phare d’Ulysse rayonner encore et encore dans les ténèbres.