Vérita est le nouveau thriller de Karel Gaultier, écrivain et banquier à Genève, paru aux éditions Slatkine.
Karel Gaultier est un témoin averti du monde de la finance. Il a publié précédemment Zalbac Brothers, thriller sur une banque d’affaires à New York aux éditions Albin Michel en 2013 ainsi que Jackson Hole sur les relations sulfureuses entre la finance et la politique aux éditions Slatkine en 2019.
Je découvre Karel Gaultier avec Vérita. Je remercie les éditions Slatkine pour l’envoi du livre et la confiance témoignée.
Le monde de l’art et ses secrets
Le monde de l’art, voilà bien un domaine qui ne m’est pas familier. À l’inverse, Karel Gaultier connaît visiblement excessivement bien ce monde de collectionneurs tant ses propos sont fluides et documentés, ses analyses fouillées et pointilleuses, ses descriptions des techniques de peinture ou de détection de fraudes précises et complètes.
Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’on apprend autant que l’on enquête avec Vérita. Érudit et passionnant.
Surtout que ce monde de l’art est truffé de secrets. Avec Vérita, Karel Gaultier nous immerge dans les coulisses des trafics d’œuvres d’art. L’intrigue se déroule principalement entre Monaco et le Lac Léman, mais le lecteur voyage de Paris à New York, en passant par la Russie et tant d’autres destinations. Au fil des pages, on découvre que s’il est aisé de falsifier ou copier, le moindre grain de sable peut rapidement enrayer la mécanique.
Les publications anonymes du dénommé Vérita sur le réseau MonacoInterdit provoquent en effet un véritable séisme dans le gotha et met en panique nos chers milliardaires.
Qui est-il ? Pourquoi agit-il ainsi ? Vengeance ou lanceur d’alertes? Je vous laisse découvrir…
Le monde des milliardaires et ses manigances
Comme je le mentionnais dans le paragraphe précédent, nous baignons dans le monde des milliardaires. Sexe et drogue sont monnaie courante et font partie des affaires.
Au centre de l’intrigue, un oligarque russe tout puissant: Youri Karatov. Mafia, homme de main, règlement de comptes, Karatov est aussi dangereux que manipulateur. Qui s’y frotte ou s’oppose voit son espérance de vie drastiquement diminué. Seule la lumière semble l’intéresser tant son ego est surdimensionné. Toujours proposer la plus grande soirée, le meilleur prix, le meilleur champagne, les lieux les plus paradisiaques. Être le meilleur tout simplement.
Ajoutons des avocats suisses nébuleux… une épouse bafouée mais loin d’être une potiche, une fille qui s’affirme et Gretel qui telle une anguille sait parfaitement s’adapter en fonction du contexte.
Des personnages attachants dans un monde… qui l’est beaucoup moins.
Le monde réel et ses travers
Karel Gaultier tisse donc une toile labyrinthique et machiavélique. Il dépeint un tableau bien noir de notre monde actuel. Scandales, morts suspectes, prostitution, cocaïne, paradis fiscaux, arnaques financières, divorce, darknet et rumeurs…
Karel Gaultier met également en exergue les dégâts de l’argent. Et son pouvoir… Le monde de l’art serait-il devenu une vulgaire opération spéculative, voire une opportunité de blanchiment d’argent ? Interrogation légitime.
Enfin, au moyen de chapitres courts, Karel Gaultier maintient une vitesse folle et une réelle tension. À l’instar de la vie contemporaine, le lecteur est perverti par les réseaux, dénonciations et fake news, vit à 100 à l’heure et ne prend plus le temps du recul d’analyse.
Vérita est aussi haletant que captivant.
Je referme Vérita conquis. L’énigme concocté par Karel Gaultier est aussi addictive que prenante. Jusqu’au bout, il a su me tenir en haleine et me mener par le bout du nez de révélations en fausses pistes. Dynamisme, suspense, rebondissements… jusqu’à la révélation finale. Je n’ai rien vu venir encore une fois. D’aucuns diront que je suis bon public…
Le match démarre désormais pour vous. Saurez-vous déjouer les chausses-trappes et deviner avant la fin qui est Vérita ?
Bonne lecture à tous.
4/5