Face mort est le dernier thriller de Stéphane Marchand paru aux éditions Fleuve noir le 15 octobre dernier.
J’ai eu la chance de le lire numériquement en avant-première dans le cadre de mon partenariat avec le club 12-21.
Je remercie Lucile et les éditions Fleuve noir pour leur confiance renouvelée.
Cyber…
C’est un peu la tendance ces derniers temps : le thriller technologique a le vent en poupe. Après Bernard Minier, Franck Thilliez et d’autres, Stéphane Marchand utilise l’intelligence artificielle couplée à l’e-terrorisme dans Face mort.
Ici, vous prenez un soupçon de DOA (une ressemblance avérée avec Pukhtu), vous ajoutez du contemporain barbouze (toute ressemblance avec le financement d’une campagne présidentielle 2007 est-elle purement fortuite ?), de la politique et tout ce qu’elle a « de pire », vous intégrez le Bureau des Légendes et saupoudrez le tout d’outils 4.0 (Intelligence artificielle, télécommunication, drones, génétique, empoisonnement bactériologique…) et vous obtenez un « exemple » de guerre 3.0 durant 470 pages passionnantes.
De plus, comment omettre de parler et mettre en exergue le choix de l’héroïne « soldat » et du jeune geek ultra doué… Que d’audacieux choix !
Maxime Barelli est affectée à la sale besogne, seule contre son passé, ses troubles, seule en cas de problèmes. Elle sait, elle assume, elle avance au temps que faire se peut. Mais jamais elle ne lâchera son groupe, jamais elle ne baissera les bras.
Le petit lieutenant Georges Kabla, chargé de paramétrer Face mort, perce le mystère de celui-ci et permet une avancée majeure dans le dossier Sauterelle. Avec sa comparse informaticienne, ils enchantent le lecteur.
Atouts et travers des nouvelles technologies
Troublant de réalisme… tellement parlant, tellement actuel. Entre les barbouzeries à l’ancienne, la politique des coups bas, les missions inavouables et …
Le petit lieutenant dort peu, il est totalement obnubilé par ce logiciel d’intelligence artificielle qui mixe reconnaissance faciale et recoupement des données concernant les personnes qu’il identifie. Et quand il entrouvre une nouvelle porte du dossier poussiéreux Sauterelle, il devient l’indispensable acteur, l’incontournable employé que l’on sollicite et sur qui on compte quoiqu’il en coûte.
C’est le bon côté : traquer les terroristes, protéger et sécuriser, gagner du temps pour garantir la paix.
Et en même temps… la « dark face » existe également. Ibtissam, la fille du chef, y a recourt pour se venger… et le moins que l’on puisse dire, c’est que son plan est plus que machiavélique. Je ne spolierai pas, cependant forcément dans de mauvaises mains, les ravages sont dramatiques.
A chacun ses objectifs, forcément antagonistes, forcément abjects et inqualifiables, forcément à gros enjeux. Ces derniers sont personnels, politiques, économiques, écologiques… cauchemardesques, monstrueux, mortifères…
Un exemple à double lecture? La génétique et ici plus spécifiquement le génome de la cible. Je ne vous en dis pas plus.
Brillant et captivant
Haletant, marquant, perturbant ! Face mort a tout pour plaire, que vous soyez adepte de la technologie, des renseignements ou plus généralement de ce type d’opus.
Plus on avance, plus on tourne les pages vite. La tension monte crescendo jusqu’à ce final… que je qualifierai d’exceptionnel. L’auteur use de toutes les possibilités : les dialogues vifs et incisifs, anxiogènes ; les chapitres très courts alternant avec des événements mystérieux ; un course à la 24h chrono durant lequel chaque seconde compte, chaque décision prise impacte… Les événements sont ainsi vécus au quotidien, « comme si on y était » et cela fait réellement froid dans le dos. Le terrorisme devient alors inarrêtable : plus de frontières, plus de limites. Un drame peut intervenir n’importe où, n’importe quand. Chaque lieu, du plus célèbre au plus improbable devient un endroit à risque.
L’écriture est très visuelle, très explicite également. Stéphane Marchand ne cache rien à son lecteur, ne lui épargne rien.
Finalement, c’est une claque et de multiples questions sur les immenses atouts et dramatiques travers comme je le titrais plus haut des nouvelles technologies. Au service de « personnes extrêmes ou mal intentionnées », que se passerait-il… ? Et à l’inverse, si tous les grands pays du monde s’allient, que d’avancées possibles dans de multiples domaines !
En conclusion, je ne peux que vous recommander chaudement cet ouvrage.
C’est un excellent thriller d’un nouveau genre, une agréable surprise, un auteur à suivre assurément.
Bravo Stéphane Marchand, il faut que je m’intéresse de plus près à vos précédents écrits… et comptez sur moi pour le prochain ! D’ailleurs, je ne serai pas surpris (et attends fébrilement) la suite tant des portes restent ouvertes et des questions sans réponse.
5/5
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