Son absence – Emmanuelle Grangé

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Emmanuelle Grangé est actrice de profession. Son absence est son premier roman que j’ai eu la chance de lire dans le cadre de l’opération des 68 premières fois.

Je remercie nos fées pour ce choix.

« Comment fait-on avec un disparu ? le comment s’évapore-t-il en fumée ? Ça met combien de temps à pourrir, un corps ?Pendant combien de temps les mouches bourdonnent elles ? »

Question insoluble à laquelle j’espère ne  jamais être confronté, la disparition inexpliquée d’un membre de la famille est le thème de cet opus. Au travers de courts chapitres, l’auteur donne la parole à l’intégralité de la famille Munch : le père André, autoritaire, éducation à l’ancienne ;  la mère Marguerite bien plus discrète et effacée ainsi que ses 4 frères et sœurs – Michel, Thierry, Joseph et Evelyne.

« Oui, c’est à peu près ainsi que François leur est apparu la dernière fois. Un jour d’été. Ils ont longtemps cherché le détail qui aurait présagé son départ. Ils ont culpabilisé. Ils lui en  ont terriblement voulu, l’ont accusé du gâchis de leur vie. Ils ont survécu. Ils l’ont oublié ou prétendent l’avoir oublié : ils ont recommencé à vivre. On ne parle plus de François ni en famille ni ailleurs, ou à peine. Les Munch font bonne figure. Ils vieillissent, pas trop mal, ils en ont les moyens, affirme le cafetier de La Terrasse. Ils ont tous ce même voile infime qui trouble l’iris de l’œil, une humeur maligne humide d’inconsolation. »

Chacun exprime ses souvenirs, leur dernier contact avec lui et la façon dont ils vivent cette tragédie. Et enfin, comment faire avec… accepter que François ne reviendra pas…

« Tu aurais entendu, vu comme moi ,ensuite nous aurions marché, marché comme nous aimons le faire. Les quais éclairés par les rares cafés encore ouverts, l’entrechoc mat des bateaux ; l’orage nous aurait surpris, il aurai éteint toutes les lumières de la ville et serait reparti satisfait, le bougre. Vois les étoiles, comme elles clignotent de nouveau ! »

L’écriture est fluide, simple, fine par moment plus classique la plupart du temps. Il y a néanmoins de très belles phrases, poétiques, très descriptives. Cela se lit d’une traite sans aucun problème.

Mais dans l’ensemble, en ce qui me concerne, Son absence, ne m’a pas marqué. Pour réutiliser le titre, beaucoup trop de choses était absentes…

Absence de profondeur dans l’analyse tout d’abord. A de rares exceptions près, j’ai trouvé la narration plate et sans relief. Les pages se tournent très vite et ne m’ont peu bouleversé.

Absence d’émotion et de tristesse ensuite. Je suis resté indifférent aux personnages, n’ai pas ressenti d’empathie ni identifié à eux. Est-ce dû au style de l’auteur ?

Absence de souvenir enfin. Une semaine que j’ai tourné la dernière page et il ne m’en reste quasiment rien si ce n’est la sensation d’un livre froid. C’est dommage car le thème peu commun promettait beaucoup.

 

« Maman est si belle. Elle enroule, épingle ses cheveux roux au sommet de sa tête. Quand elle me prend dans ses bras, je passe mes doigts dans les boucles de sa nuque. Quand je suis petit, elle me prend dans ses bras, je m’accroche à ses boucles dans la nuque. Je ne veux pas en descendre »

Si je suis passé clairement à côté de Son absence, je ne doute pas que d’autres y trouveront leur bonheur. Cela reste une lecture agréable.

3/5

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