Nomades – Mona Azzam

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Nomades Fiction de Mona Azzam Vibration Editions

Nomades est le petit dernier de Mona Azzam publié aux éditions Vibration en ce premier trimestre juste après Amine. Nomades est une fiction. Nomades est le deuxième ouvrage publié par Mona Azzam aux éditions Vibration après le Sablier des mots, un recueil de poèmes magnifiques.

Vous ne connaissez pas cette maison d’édition ? C’est une erreur. Je vous invite à vous intéresser rapidement à ces sublimes couvertures, à ces marque-pages originaux que vous pourrez découper à l’intérieur, à la qualité du papier et des mises en page. Vibration Editions a 5 ans cette année. Elle a été créée par un passionné qui la porte à bout de bras et que je suis fidèlement depuis le début. Bravo et merci Jean-Marc.

Une fois n’est pas coutume, ce dernier nous offre un texte d’une très grande qualité, le meilleur de Mona selon moi.

« Je me suis avancé. Sans plus regarder en arrière. Sachant que derrière moi, le désert se tenait silencieux tel un long linceul drapé autour des souvenirs d’antan. »

Le désert

La traversée du désert, telle pourrait, telle devrait se nommer les quelques lignes qui vont suivre. Ce désert, étendue de sable à perte de vue, ce désert qui brûle, qui assèche les oueds, dans lequel toute vie semble impossible.  

Ce désert qui a asséché ma plume, hypnotisé mes pensées, annihilé mes velléités et volontés de partage. Ce désert qui m’a accompagné et dans lequel je suis toujours installé depuis plus de deux mois. Ce désert qui m’a complètement chamboulé. Ce désert dans lequel j’aime m’isoler pour me reposer et réfléchir.

Car oui, je ne vous apprends rien, il y a des livres qui vous marquent. Il y a des livres qui vous émeuvent. Il y a des livres qui vous « hantent » longtemps. Il y a des livres … Il y a Nomades.

« On ne peut rien changer à son destin » Ésope

Traditions

Nomades c’est l’histoire d’Adama, enfant Peul, fils de nomade, petit-fils de nomade, arrière-petit-fils de nomade. Adama a 13 ans, est né dans le désert et y vit ses derniers moments lorsque les premières lignes noircissent les pages de l’opus.

Nomades, c’est l’histoire d’une construction, d’une reconstruction, c’est l’histoire douloureuse d’une famille, c’est l’histoire d’un combat. Leçons de vie, choix, envie, obligation, renoncement, abnégation, respect… Mektoub.

Le désert, encore et toujours, indissociable de la chair d’Adama, sa vie, sa survie et celle de son peuple, son ancrage, son inspiration.

Nomades, c’est aussi et avant tout le poids très fort des traditions. Tel un boomerang, ces dernières sont omniprésentes dans la vie d’Adama. Entre respect et transgression, elles jouent un rôle majeur dans son destin.

« L’écriture devenue un mode de survie. Un moyen de retrouver mon désert. Celui que je ne trouve plus. Depuis que des hommes armés ont profané les sablonneuses étendues virginales. Depuis qu’ils ont assassiné les miens. Depuis qu’ils ont mis fin à mes rêves. »

La beauté des mots

Nomades, c’est enfin la beauté des mots en réponse à la cruauté, à la haine, à la guerre. Écrire pour survivre, écrire comme exutoire. Bouffée d’oxygène, les mots sont nos armes. Au fil des pages, les mots coulent, le rythme est fluide. Poésie, émotion, douceur… Les larmes coulent, la voix devient chevrotante, la lecture impossible. L’amour des mots, l’amour du sable, l’amour de la vie… Ne jamais renoncer, ne pas transiger, poursuivre la recherche de son idéal. Mektoub.

Une citation à la fin de chaque chapitre, un paragraphe titre en lettres capitales pour l’entamer. Découpé en quatre parties, quatre époques de la vie d’Adama, Nomades se déguste et se savoure.

Que Nomades est beau, que Nomades est fort, que Nomades est marquant. 2 mois que je l’ai lu pour la première fois et l’impression que c’était hier. En ces périodes incertaines, j’ai eu envie de le reprendre pour sortir du contexte. Torrent d’émotions, immersion, larmes une nouvelle fois. Nomades est définitivement pour moi le plus beau texte de Mona Azzam. Il est si poétique, si sublime, si inoubliable.

Adama, Mona t’a donné la vie, Mona a rendu un vibrant hommage à ton peuple.

« Du sable, des mots et un long écrit qui n’en finit pas de s’écrire. »

Un seul mot me vient pour conclure : Merci !

Merci Jean-Marc de publier de tel texte, Merci Mona d’en écrire de si vibrant et inoubliable, merci Adama, toi l’enfant Peul, le nomade… Toi qui es moi, toi qui es elle, toi qui en fin de compte es chacun d’entre nous.

Lisez Nomades. Et ne renoncez jamais…

5/5

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